Le peintre des mineurs : Lucien Jonas

 

Lucien Jonas est un peintre français, né à Anzin (Nord) le 8 avril 1880. Fils d'un industriel du Nord, il suit la formation de l'Ecole des Beaux-Arts à Paris.

Membre de la Société des artistes français dès 1901, il reçoit au cours de sa carrière de nombreuses récompenses et prix comme la médaille d'or au Salon en 1907 et le Prix National du Conseil Supérieur des Beaux-Arts en 1911. Il devient en 1915 "Peintre militaire attaché au Musée de l'Armée", puis peintre officiel de la Marine en 1916. La guerre lui inspire de nombreux dessins et portraits, la vie des mineurs également. Il réalise avec succès de nombreuses décorations murales dans le style Art Déco pour des édifices à Paris et à Valenciennes. Chevalier de la Légion d'Honneur en 1929, il collabore en 1933 avec la Banque de France pour la création de billets de banque.

Toute sa vie, Lucien Jonas a rendu hommage à sa région natale à travers ses productions. Il représente les humbles sans exagération caricaturale et travaille comme un « observateur de la vie populaire » offrant vérité et noblesse à ses modèles. Dessinateur hors pair, portraitiste virtuose, témoin talentueux de son temps, sa célébrité et ses tableaux de mineurs permettent de mettre en lumière le monde la mine.

Rappel fidèle de la noirceur du charbon qui s’incruste sur les « gueules noires », le fusain, outil de prédilection de Lucien Jonas, trouve tout son sens dans ses représentations de mineurs. C’est avec perspicacité, et même une certaine psychologie, qu’il excelle dans l’art de saisir une attitude ou une expression. Lucien Jonas avait en effet la capacité de réaliser un portrait abouti en une vingtaine de minutes seulement, ce qui le caractérise comme l’un des plus habiles dessinateurs de son temps.

Les sculpteurs de la mine

Des sculpteurs tels que Constantin Meunier, Charles Lévy, Maurice Rogerol ont également su rendre hommage à la communauté des mineurs. Ils retranscrivent en trois dimensions dans le bronze, le bois ou le marbre la pénibilité du travail, la dignité du sujet ou mettent à l'honneur la figure de Sainte Barbe. 

Sous les ciseaux du sculpteur douaisien Albert Bouquillon

Formé à l’École des Beaux-Arts de Douai puis à l’École Nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Albert Bouquillon (1908-1997) s’oriente vers la sculpture tandis que son frère Robert prend une autre voie vers la peinture. Sa production montre un réel intérêt pour le nu et la représentation animale. Ponctuellement, il renoue avec ses origines douaisiennes en traitant de motifs liés à la mine. Dans ses œuvres, Albert Bouquillon allie figuration et stylisation en simplifiant le trait et les contours du motif. Il élimine les détails superflus pour donner plus de force aux contours, à la pose, aux lignes.

Artiste à la carrière essentiellement parisienne, Albert Bouquillon a connu les honneurs (Grand Prix de Rome de sculpture, enseignant à l’École des Arts Appliqués et à l’École Normale Supérieure d’Enseignement technique, Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier des Arts et Lettres…).

Depuis 1997, le Centre Historique Minier possède un relief en plâtre que la direction des Houillères du Bassin minier du Nord-Pas de Calais lui avait commandé en 1948. Les visiteurs peuvent le découvrir au-dessus de la billetterie. Des achats lors de la vente de son fonds d’atelier en novembre 2018 et de généreux dons ont permis d’acquérir de nouvelles œuvres.  

Robert Bouquillon, un regard sensoriel sur la mine

Robert Bouquillon (1923-2013) est un enfant du bassin minier. Formé à l’Ecole des Beaux-arts de Douai puis de Paris, il s’intéresse dès 1949 à la peinture. Attaché à son territoire d’origine, il compose des toiles sur le pays noir exposées à Paris et dans le Douaisis à plusieurs reprises. Il explore d’autres techniques comme la mosaïque et la tapisserie et d’autres territoires tels la Hollande ou la Provence qui nourrissent sa production. Enseignant aux Beaux-arts de Douai entre 1952 et 1987, Robert Bouquillon forme des générations de peintres et tisse des amitiés avec les cercles d’amateurs d’art locaux.  

Le Centre Historique Minier conserve une quinzaine d’œuvres de Robert Bouquillon. Variations autour de la figure du mineur, paysages miniers, scène du fond ou hommage à la colombophilie, ces dessins et ces toiles sont arrivées à l’occasion d’achats auprès de l’artiste, de dons des HBNPC ou de collectionneurs. Sa recherche sur la matière et l’usage de techniques variées (encre, feutre, peinture à l’huile) apportent une intensité à sa vision du monde de la mine.